Identite et rapports de force dans le candombe argentin

Abstract

La domination espagnole en Amérique après sa découverte et sa conquête a conduit, comme on le sait, à l'introduction de l'esclavage noir sur ce continent. En Argentine, l’une des principales empreintes laissées par les esclavagisés africains et leurs descendants, selon l’historiographie, est le Candombe, que ceux-ci revendiquent comme propre à eux. Maintes fois interdite par l’autorité blanche, parce que “obscène”, mais surtout pour éviter les atroupements suceptibles de favoriser une revolte, cette danse populaire par excellence a été utilisée pour construire une identité différentielle par rapport aux autres groupes. Et partant, a constitué un cadre de subversion contre la domination blanche. C’est peu dire qu’en tant que lieu de rencontre de la population noire, le Candombe a favorisé une mobilité vers la recherche d'une identité africaine. Le présent travail propose, d’une part, une approximation aux stratégies utilisées par les Afro-Argentins dans le Candombe pour déjouer les tentatives de déshumanisation menées par leurs maîtres. Et d’autre part, d’analyser les représentations actuelles de cette danse dans la société argentine caractérisée par le mythe de la nation blanche sans présence “noire”.